Au début de notre pratique, nous avons souvent tendance à vouloir apprendre de nombreuses techniques. En hypnose, par exemple, de nombreux praticiens cherchent à maîtriser un grand nombre d’inductions, dans le but d’être plus performants et parfois même pour ne pas ennuyer leur partenaire. Cette notion est assez étonnante, comme si notre rôle était d’amuser la personne venue pour travailler sur elle-même. Si cette personne souhaite éviter l’ennui lors de certaines séances, autant qu’elle se tourne vers l’hypnose de scène.
De plus, pour ceux d’entre vous qui privilégient une approche plus indirecte, vous savez qu’Erickson utilisait également l’ennui comme un outil. Nous devons nous demander si nous avons réellement besoin de mille techniques ou si nous devrions plutôt nous concentrer sur la maîtrise de celles que nous possédons. Au fil des années, j’ai vu des milliers de personnes commencer l’hypnose pour ensuite passer à d’autres systèmes, tels que l’EMDR, l’EFT et d’autres approches énergétiques. Ces méthodes sont en réalité des sous-ensembles de l’hypnose, avec l’utilisation de la transe comme élément central. Dans l’idée, il est intéressant d’explorer l’évolution des écoles et des méthodes. Cependant, ce qui me semble étrange, c’est que certains praticiens, malgré leur niveau en hypnose, n’en étaient encore qu’au stade d’apprentis. Ils avaient tellement de choses à étudier et surtout à pratiquer quotidiennement.
Une fois que ces méthodes les ont lassés, ils cherchaient autre chose, avec une volonté de produire de la magie et des effets spectaculaires chez leurs clients. Une envie de voir des choses puissantes se produire. Cependant, l’habituation fait que nos consultants ressentent de moins en moins cet effet « wahou », et c’est précisément à ce moment-là que nos compétences d’accompagnant peuvent vraiment s’exprimer.
Il peut être réconfortant de savoir que nous disposons de plusieurs outils, mais comme dans les arts martiaux mixtes, l’important est de passer dans une dimension où nous sommes réellement plus compétents, voire experts. En fait, avec le temps, lorsque j’interroge mes amis praticiens qui ont exploré de multiples techniques, ils se sont arrêtés sur celle qui a réellement donné des résultats et suscité leur intérêt.
Il est vrai que dans notre profession, nous pouvons facilement tomber dans une routine très mécanique, avec des problématiques similaires et des processus scriptés pour y répondre. L’ouverture à d’autres méthodes énergétiques est bienvenue, mais elle ne suffit pas à approfondir notre pratique. Avant de maîtriser les bases et de les intégrer pleinement, nous sommes souvent confrontés à des processus rigides et étapes préétablies. Cela peut renforcer la sensation d’un « fordisme » : effectuer un certain nombre de tapotements ici ou là, ou utiliser la même suggestion pour aider quelqu’un à arrêter de fumer, par exemple.
C’est avec le temps, grâce à l’usure des procédures figées et à l’étude, à la documentation, que nous commençons à aborder les concepts et les compréhensions de manière moins mécanique et plus subtile. Nous approfondissons nos connaissances et le modèle qui semblait basique s’ouvre à une multitude d’options. Notre compréhension devient plus juste et, par conséquent, nos séances sont orientées sans répétition, avec notre propre façon d’assimiler le savoir, loin de l’attitude robotique et répétitive qui caractérise le statut de découvreur de nouvelles méthodes. La stimulation se transforme, passant de la nouveauté à la profondeur.
Et vous, vers quoi aimeriez-vous vous spécialiser ?
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One
Pank Hno
