Vous le savez, la colère et moi, nous sommes très amis. Depuis toujours, je suis en colère et j’ai fini par devenir assez « tranquille » avec son existence. Que ce soit la mienne ou celle des autres, je trouve son expression passionnante. Pourtant, je constate que chez beaucoup de mes partenaires, cette émotion est taboue, devenant une inconnue qui n’a aucun droit de s’exprimer.
Cela entraîne souvent un récit/storytelling de la part des personnes concernées, comme s’il fallait justifier la difficulté à admettre sa présence en soi. Lorsque nous cherchons à en trouver les causes et les raisons d’expression et de répression, nous nous retrouvons dans un ensemble d’histoires et d’interprétations erronées.
Pendant des années, il est possible que les environnements aient fait comprendre que la colère était interdite, problématique et destructrice. Cela ne donne pas particulièrement envie de l’exprimer et de la respecter. Il y a également des personnes qui ont un tempérament colérique, tout comme il y en a d’autres qui sont apeurées, tristes ou joviales.
Plus nous refusons de lui laisser de l’espace, plus nous développons une cohabitation avec une inconnue. Il arrive que la pression interne explose et que cette colère s’exprime, mais étant mal accueillie à la fois en interne et en externe, il est possible qu’un sentiment de culpabilité s’impose.
Nous pourrions facilement dire que la société en a fait un péché et que l’impact que peut avoir cette émotion pourrait entraîner des réactions associées à la violence. Tous les stéréotypes des « hommes bien » sont associés au calme, tandis que la colère est vue comme négative, celle qui ne se contrôle pas.
En associant constamment des choses exclusivement négatives à la colère, nous avons tué notre communication avec elle. Cela mène à une méconnaissance de soi, de cette pulsion de vie si intense. Devrions-nous accorder une pleine liberté à notre colère ? Certainement pas, mais pour y parvenir réellement, nous devrions plutôt retrouver le droit d’être en colère.
Une autorisation d’exploser, de déranger, de gêner, de toucher voire de blesser. Chercher à faire du mal ou simplement attaquer, viser et avertir. Ce n’est peut-être pas beau, pas assez dans l’esprit de la Communication NonViolente (CNV), mais c’est une communication primaire. Permettre l’expression de la colère, c’est aussi accepter que ceux envers qui elle est dirigée puissent répondre, s’agacer, se mettre eux aussi en colère, et que les choses soient mises à plat. Il y aura des fins de relation, de situation, des désirs de changement, des regrets, de nouvelles vérités, des découvertes des autres.
Il y aura des blessures, mais qui ne se blesse pas constamment en se restreignant pour rester « correct » ? Plus nous osons découvrir, comprendre, jongler, et parfois simplement vivre la tension en nous, plus nous serons en accord avec nous-mêmes et avec notre expression vis-à-vis des autres.
Prendre la décision de revenir au dialogue fera disparaître le voile de nombreuses illusions sur soi et ouvrira de nouvelles perspectives sur nos stratégies internes vis-à-vis de nous-mêmes et des autres.
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank
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English Version
Snapshots of Pank / Reflection #12: Anger, the Repressed Emotion
You know, anger and I are very good friends. I have always been angry, and I have become quite « calm » about its existence. Whether it’s my own anger or that of others, I find its expression fascinating. However, I observe that for many people, this emotion is taboo, becoming an unknown that has no right to be expressed.
This often leads to a narrative or storytelling from the individuals involved, as if they need to justify the difficulty in acknowledging its presence within themselves. When we try to find the causes and reasons for its expression and repression, we find ourselves in a collection of stories and misconceptions.
For years, it is possible that environments have conveyed that anger is forbidden, problematic, and destructive. This doesn’t particularly encourage its expression and respect. There are also people who have a hot temper, just as there are others who are fearful, sad, or cheerful.
The more we refuse to give it space, the more we develop a coexistence with a stranger. There are times when the internal pressure explodes and that anger is expressed, but being poorly received both internally and externally, a sense of guilt may arise.
We could easily say that society has turned it into a sin and that the impact this emotion can have could lead to reactions associated with violence. All the stereotypes of « good men » are associated with calmness, while anger is seen as negative, the one that is uncontrollable.
By constantly associating exclusively negative things with anger, we have killed our communication with it. This leads to a lack of self-knowledge, of this intense life impulse. Should we grant full freedom to our anger? Certainly not, but to truly achieve that, we should reclaim the right to be angry.
Permission to explode, disturb, bother, touch, or even hurt. To seek to harm or simply attack, aim, and warn. It may not be beautiful, not quite in line with Nonviolent Communication (NVC), but it is a primal form of communication. Allowing the expression of anger also means accepting that those towards whom it is directed can respond, become annoyed, become angry themselves, and that things are laid out on the table. There will be endings of relationships, situations, desires for change, regrets, new truths, discoveries of others.
There will be wounds, but who doesn’t constantly hurt themselves by restraining to remain « proper »? The more we dare to discover, understand, juggle, and sometimes simply experience the tension within us, the more we will be in harmony with ourselves and our expression towards others.
Making the decision to return to dialogue will lift the veil of many illusions about oneself and open up new perspectives on our internal strategies towards ourselves and others.
Take what is good and right for you.
Be one,
Pank
