Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #372 : Les MMAistes moins ouverts aux autres styles ?

L'article explore l'évolution du MMA depuis une époque de découverte éclectique des arts martiaux via des magazines spécialisés jusqu'à sa structuration et professionnalisation actuelle. L'auteur s'interroge sur le risque que les pratiquants de MMA deviennent moins ouverts aux autres styles, à l'image de certaines disciplines traditionnelles autrefois repliées sur elles-mêmes, en se concentrant uniquement sur les techniques éprouvées dans la compétition moderne.

Dans la Fine Équipe, les gars parlaient du fait que les anciens pratiquants, avant la popularisation du MMA et surtout la disponibilité qu’offre le net pour avoir un nombre infini de tutos ou de combats, à l’époque de Boxing Mag et autre Karate Bushido comme seuls médias et objets de découverte de ce qui pouvait exister ailleurs comme systèmes martiaux…

Il est vrai qu’aujourd’hui, le MMA est structuré et s’est professionnalisé. Et même si nous avons une belle diversité technique qui peut parfois rendre des combattants étonnants, le MMA est globalement formalisé. Les pratiquants actuels ont une discipline complète clef en main, avec même un système pédagogique et, pour les compétiteurs, des logiques stratégiques et tactiques pour gagner des matchs aux points ou à la décision.

Mais alors, comme le MMA est considéré comme l’un des systèmes les plus performants, à quoi bon s’intéresser à la culture martiale qui existe et qui a pu constituer en partie le MMA ? Pourquoi aller à des stages ou regarder et lire des ouvrages sur des styles qui ne sont pas présents dans ce style de synthèse ?

Effectivement, si ces techniques ne sont pas utilisées après 30 ans de combats hebdomadaires dans le monde, c’est certainement qu’elles sont inefficaces en opposition. Il est compréhensible que la génération qui n’a pas vécu la formation et la structuration du MMA ne s’intéresse plus vraiment au côté « Mixte ».

Aujourd’hui, la mixité martiale pourrait se résumer à Boxe, Lutte et BJJ. Le reste, ça va être des postures/stances en mode karaté ou taekwondo, voire des techniques uniques comme certains coups de pied. Il y a certainement moins l’envie et le besoin de voir ce qui a été, et ce que certains pratiquent encore, parce que cela ne pourrait pas être inclus dans la discipline moderne.

Du coup, est-ce que les MMAistes deviennent ces mêmes pratiquants, comme ces karatékas ou autres judokas qui étaient incapables de s’intéresser à autre chose que leurs écoles pendant des décennies ? Ou de le faire en les dénigrant ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net

Martial Reflections of an Hypnofighter #372: Are MMA Fighters Less Open to Other Styles?

In the « Fine Équipe » (The Great Team), the guys were talking about the fact that older practitioners, before the popularization of MMA and especially the availability offered by the internet to have an infinite number of tutorials or fights, back in the days of Boxing Mag and Karate Bushido as their only media and means of discovering what other martial systems might exist…

It is true that today, MMA is structured and has become professionalized. And even if we have a beautiful technical diversity that can sometimes make fighters surprising, MMA is globally formalized. Current practitioners have a complete turnkey discipline, with even a pedagogical system and, for competitors, strategic and tactical logics to win matches on points or by decision.

But then, since MMA is considered one of the most effective systems, what’s the point of being interested in the martial culture that exists and that partly constituted MMA? Why go to seminars or watch and read books on styles that are not present in this synthesis style?

Indeed, if these techniques have not been used after 30 years of weekly fights around the world, it is certainly because they are ineffective in opposition. It is understandable that the generation that did not experience the formation and structuring of MMA is no longer really interested in the « Mixed » aspect.

Today, martial mix could be summarized as Boxing, Wrestling, and BJJ. The rest will be postures/stances in karate or taekwondo mode, or even unique techniques like certain kicks. There is certainly less desire and need to see what was, and what some still practice, because it could not be included in the modern discipline.

So, are MMA fighters becoming those same practitioners, like those karatekas or other judokas who were unable to be interested in anything other than their schools for decades? Or to do so by denigrating them?

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

http://www.passioncombat.net

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #326 : L’internationalisation des arts martiaux

Cet article explore l'évolution des arts martiaux à travers leur internationalisation. L'auteur, Pank, observe que l'exportation des disciplines martiales a conduit à leur métissage et à une diversification des styles. Il prend l'exemple du karaté, du jiu-jitsu et du kyokushin pour illustrer comment les arts martiaux se sont adaptés et transformés en dehors de leur pays d'origine. Pank encourage les pratiquants à embrasser cette évolution et à choisir le style qui leur convient le mieux, sans se limiter à la tradition.

Il existe dans tous les pays du monde des disciplines de combat propres aux cultures et aux sociétés. Pour ceux qui aiment à découvrir ce que la France a développé, je vous invite à aller voir les vidéos de Super Fab : https://www.youtube.com/@superfab-AMF.

Le sujet de ce post est plus axé sur le fait que les disciplines martiales ont tellement été exportées qu’elles ont été métissées et qu’elles ne ressemblent parfois plus du tout à ce qu’elles étaient à l’origine.

Je le vois beaucoup avec le Karaté où une interprétation de chacun a fait qu’il y a des milliers d’écoles dans tous les pays du monde qui, certes issues d’un style « traditionnel », ne ressemblent parfois plus à grand-chose ni dans la philosophie ni dans les formes. L’American Kenpo de Parker a posé l’ambition de son créateur à prendre la voie du poing et d’en faire un style américain.

On peut aussi y penser dans le Jiu-jitsu, bien sûr japonais à ses origines. Nous connaissons son descendant le BJJ, mais il y a là aussi des écoles typiquement françaises comme le Nihon Tai Jitsu, ou le Pariset Jujitsu. Quand un Keenan Cornelius décide que son style n’est plus brésilien mais américain, cela ne devrait pas plus choquer que cela.

Cela est normalisé depuis que les arts martiaux s’exportent, respectant leurs origines mais y rajoutant des logiques de combats et techniques autres que celles de la forme d’origine.

Il ne faut pas croire non plus que les styles nouveaux ne sont pas qualitatifs et que la répétition traditionnelle est bonne. Quand je vois que le Kyokushin reprend les formes de katas en mode Goju Ryu pour retourner à leur origine, je me dis que ce retour en « tradition » est relatif. Ils reprennent une forme japonaise et pas okinawaïenne, de plus quand on voit que des « enfants » du Kyokushin ont soit retiré les katas comme le Daido Juku, soit créé des katas beaucoup plus cohérents comme l’Ashihara et l’Enshin, on peut se demander pourquoi penser que les « origines » c’est mieux, dit autrement que la V1 est mieux que la V20 ?

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of a Hypnofighter #326: The Internationalization of Martial Arts

In every country in the world, there are combat disciplines specific to cultures and societies. For those who like to discover what France has developed, I invite you to watch Super Fab’s videos: https://www.youtube.com/@superfab-AMF.

The subject of this post is more about the fact that martial disciplines have been exported so much that they have been mixed and sometimes no longer resemble what they were originally.

I see this a lot with Karate where an interpretation by each has meant that there are thousands of schools in every country in the world which, although stemming from a « traditional » style, sometimes no longer resemble much in philosophy or form. Parker’s American Kenpo laid out its creator’s ambition to take the path of the fist and make it an American style.

We can also think about it in Jiu-jitsu, of course Japanese in its origins. We know its descendant BJJ, but there are also typically French schools like Nihon Tai Jitsu, or Pariset Jujitsu. When a Keenan Cornelius decides that his style is no longer Brazilian but American, it shouldn’t be shocking.

This has been normalized since martial arts are exported, respecting their origins but adding combat logic and techniques other than those of the original form.

Do not think either that the new styles are not qualitative and that traditional repetition is good. When I see that Kyokushin takes up the forms of katas in Goju Ryu mode to return to their origin, I tell myself that this return to « tradition » is relative. They take up a Japanese form and not an Okinawan one, moreover when we see that « children » of Kyokushin have either removed the katas like Daido Juku, or created much more coherent katas like Ashihara and Enshin, we can wonder why think that the « origins » are better, in other words, that V1 is better than V20?

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions martiales d’un Hypnofighter #32 : S’ouvrir aux autres styles

Les arts martiaux nous font pénétrer dans des mondes extraordinaires. Nous pouvons simplement prendre plaisir à pratiquer en tant qu’activité physique, ou considérer la voie de la défense personnelle, apprécier le jeu de compétition, voire développer une facette plus spirituelle. Toutes les nations possèdent des sports de combat. Nous avons également cette chance en France avec la savate et les différentes luttes. Rappelons-nous que la lutte gréco-romaine est une discipline développée par les Français.

Il est magnifique d’étudier l’histoire des différentes disciplines, ce qui nous amène également à nous intéresser aux contextes et à mieux comprendre pourquoi les styles se sont développés de telle ou telle façon. Depuis que j’ai mis les pieds dans un dojo, je suis passionné par la découverte des différentes approches du combat.
Nous pouvons facilement constater qu’il n’y a pas une infinité de formes une fois que nous sommes engagés dans des dynamiques de combat au KO ou en lutte. C’est d’ailleurs amusant de constater que, même si la Chine compte de nombreuses écoles de wushu, une fois que le gouvernement a décidé de mettre en place le Sanda, il ne reste qu’une forme hybride de Kickboxing.

Ne pas se cantonner à sa propre pratique est essentiel. Vous pourriez passer à côté de quelque chose qui pourrait vous plaire davantage que ce à quoi vous vous êtes investi. J’ai discuté avec David, un ancien judoka devenu samboïste, qui m’a expliqué que l’idée même d’aller voir ce que faisaient les autres n’existait pas pour lui, et en tant que judoka, il considérait que son style était de toute façon supérieur. Il a fallu diverses problématiques pour qu’il découvre le sambo, dont il est devenu accro sous toutes ses formes, que ce soit sportives, en combat ou en self-défense.

En pratiquant le jiujitsu, la luta ou même le MMA, j’ai pris l’habitude d’essayer d’utiliser des techniques d’aikido, mais comme je n’ai pas la morphologie adaptée à ce système, je les utilise en fonction de ma propre compréhension en tant que pratiquant. Et certaines notions basiques se retrouvent dans certains de mes randoris. C’est amusant et cela permet de se libérer des idées préconçues que nous pourrions avoir sur les différentes façons de pratiquer que nous pourrions dénigrer.

Pour cela, les stages sont des événements très intéressants pour apprendre et rencontrer d’autres pratiquants. Même si je suis complètement dérouté par les formes, voire si je vais à l’encontre des méthodes enseignées, cela me pousse à rester perpétuellement un ceinture blanche, en cherchant à comprendre la logique derrière tel ou tel mouvement.

Récemment, j’ai suivi un cours de Shorinji Kenpo. Certes, cette école a perdu une partie de son aspect combat depuis la mort de So Doshin. Néanmoins, c’est toujours intéressant de voir comment il a intégré le travail des Chinois dans une forme japonaise qui ne ressemble en rien aux arts martiaux japonais que nous connaissons, tels que le karaté. La philosophie qui en découle est également fascinante.

Je me souviens qu’il y a des années, lorsque je participais à davantage de stages, je croisais régulièrement un pratiquant de Kyokushin qui était ouvert à toutes les possibilités. J’avais adoré cette philosophie de rencontrer les autres sans ego, dans un esprit d’apprentissage. C’est une manière d’ouvrir notre esprit dans un monde qui, comme je vous l’ai partagé il y a quelques jours, peut parfois se rapprocher de dérives sectaires.

Si vous n’êtes pas intéressé par la découverte de styles complètement différents, allez simplement dans d’autres écoles de votre discipline. C’est toujours une possibilité d’avoir un regard neuf sur la façon d’aborder les choses, voire même de découvrir une simple technique que vous pratiquez pourtant depuis des années.

Et vous, participez-vous régulièrement à des stages ou rencontrez-vous d’autres écoles ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank

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