Dans le domaine de l’hypnose, nous mettons souvent en avant l’influence de la psyché sur le corps. Nous sommes conscients que nos pensées et notre tumulte intérieur ont un impact réel sur notre biologie interne.
Une étude intitulée « Effects of Positive and Negative Thinking on the Human Stress Response » (2018), publiée dans la revue Psychoneuroendocrinology, a examiné comment la pensée positive et négative pouvait influencer la réponse du corps au stress. Les chercheurs ont découvert que la pensée positive était associée à une réduction des niveaux de cortisol, l’hormone du stress, ainsi qu’à une augmentation des niveaux d’ocytocine, une hormone liée au bien-être et à la relaxation. En revanche, la pensée négative était associée à des niveaux plus élevés de cortisol et à une diminution de l’ocytocine. Ces résultats suggèrent que la pensée peut réellement modifier profondément nos structures biologiques.
Cependant, il est également important de prendre en compte que notre biologie, de manière autonome, peut influencer nos processus cognitifs et nos pensées, tant positivement que négativement. Dans une autre étude intitulée « Cortisol Awakening Response Predicts Episodic Memory Decline in Cognitively Intact Older Adults » (2021), publiée dans la revue Psychoneuroendocrinology, les chercheurs ont découvert que la réponse du cortisol au réveil (un marqueur biologique du stress) était liée au déclin de la mémoire épisodique chez les personnes âgées cognitivement intactes. Des niveaux plus élevés de cortisol au réveil étaient associés à un déclin plus rapide de la mémoire épisodique.
Dans nos pratiques, nous pouvons prendre conscience de ces notions. Nous pouvons chercher à mieux nous maîtriser grâce à notre travail personnel en autohypnose et en méditation. Nous sommes capables de modifier certaines conditions chimiques de notre corps, mais nous ne sommes pas tout-puissants. De même, notre corps peut nous imposer un ensemble de réactions chimiques qui influencent nos pensées, nos émotions et notre comportement.
Il est important de reconnaître que des lésions ou des tumeurs cérébrales peuvent complètement modifier le caractère des personnes que nous connaissons. En tant qu’animaux, nous sommes soumis à la chimie de notre corps. Bien que nous puissions espérer ou croire que nous sommes plus que cela, il est essentiel de reconnaître cette facette de notre existence. Parfois, notre vision « supérieure » de la vie tente d’occulter cette réalité, notamment à une époque où le monde numérique et les prothèses technologiques prennent de plus en plus d’importance. Nous souhaitons que notre conscience dépasse les programmes et réactions naturelles, et grâce à la science et à l’influence de l’homme, nous parvenons à modifier certaines choses dans cette direction.
Cependant, même si nous avons souvent la capacité de nous conditionner et d’utiliser le pouvoir des suggestions pour accomplir de grandes choses, nous restons néanmoins limités par un cadre qu’il est très difficile de dépasser. Je ne dis pas que c’est impossible, mais peu de personnes se trouvent dans les conditions internes et externes optimales pour repousser ces limites. Il est donc important de prendre en compte notre biologie, nos forces et nos faiblesses, de comprendre comment nous fonctionnons et d’observer nos différents changements afin de nous y adapter ou de les exploiter. C’est une approche saine qui peut être mise en place.
Références :
- Strick M, et al. (2018). Effects of Positive and Negative Thinking on the Human Stress Response. Psychoneuroendocrinology, 94, 86-92.
- Lupien SJ, et al. (2021). Cortisol Awakening Response Predicts Episodic Memory Decline in Cognitively Intact Older Adults. Psychoneuroendocrinology, 126, 105167.
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One
Pank Hno
