Réflexions de Pank / Instantané #220 : Réapprendre à se contenter

Nous avons plus, et encore davantage. Même les personnes qui ont peu peuvent, à travers le numérique, ressentir une forme d’abondance. Des contenus, des sons, des découvertes ou des rencontres. Le monde est à portée de portable, mais nous ne sommes plus aptes à savoir quoi décider, choisir, et finalement y prendre plaisir.

Nous vivons aujourd’hui dans une opulence qui ne nous satisfait pas, alors nous pensons que ce que nous n’avons pas encore sera automatiquement ce qui nous fera réellement plaisir, que c’est ce qui nous aura manqué et que ces objets, qu’ils soient réels ou non, sont la clé de notre bonheur.

Je me souviens d’un des constats de Bohler dans un de ses livres : il partage l’idée que le striatum dans le cerveau est à l’origine de notre envie de toujours plus. Et comment pourrions-nous être bien, voire heureux, si nous ne sommes même pas capables de nous satisfaire de ce que nous avons ? De plus, avec des discours consuméristes, tant psychiques que matériels, qui parlent d’un développement toujours plus important, quand allons-nous simplement apprécier nos limites ?

Vous le savez, je suis de ceux qui prônent le pouvoir limité de nos êtres. Juste parce que nous ne pouvons pas tout, nous pouvons apprendre et développer une compétence pour nous satisfaire. Une stratégie souvent oubliée parce que cela demande un effort de nous vers les objets, les personnes ou les événements, et non l’inverse : le « ça » qui doit nourrir ou combler quelque chose en nous.

Nous pouvons attendre longtemps pour que les biens et les humains nous apportent pleine satisfaction. Par contre, nous pouvons nous exercer à devenir plus conscients de la chance d’un instant, d’un moment, d’un partage, ou de vivre quelque chose dans notre journée qui nous rend au moins OK.

Se satisfaire nous amène à nous contenter. Aujourd’hui, c’est devenu une injure, un manque de grandeur, c’est s’empêcher de réaliser son évolution ou son merveilleux. Mais pour moi, c’est simplement admettre notre petitesse, reprendre notre place et ne pas en chercher une autre, et exploiter au maximum ce qu’elle nous apporte.

Et pour le peu que je sois écolo (et franchement je ne le suis pas du tout), c’est aussi cette idée qu’il peut y avoir plus de qualité et de satisfaction dans le « moins mais peut-être mieux » pour nos besoins. Réapprendre à se contenter, c’est aussi offrir une meilleure écoute de ce que nous souhaitons et investir dans des choses (relations, travaux, ou objets) que nous n’allons pas simplement consommer, mais que nous allons faire fructifier et se développer vers ce qui nous semble bon.

#consommation #désir #envie #contentement #satisfaction #limité #pouvoirlimité #discipline #effort #hypnofighter

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be one,

Pank

Reflections of Pank / Snapshot #220: Relearning to Be Satisfied

We have more, and still more. Even those who have little can, through digital means, feel a form of abundance. Content, sounds, discoveries, or encounters. The world is at our fingertips, yet we are no longer able to decide what to choose and ultimately enjoy it.

Today, we live in an opulence that does not satisfy us, so we think that what we haven’t yet obtained will automatically be what truly pleases us, that it’s what we’ve been missing, and that these objects, whether real or not, are the key to our happiness.

I remember one of Bohler’s observations in one of his books: he shares the idea that the striatum in the brain is the origin of our desire for always more. And how could we be well, or happy, if we are not even capable of being satisfied with what we have? Moreover, with consumerist discourses, both mental and material, talking about ever-greater development, when will we simply appreciate our limits?

You know, I am one of those who advocate for the limited power of our beings. Just because we cannot do everything, we can learn and develop a skill to satisfy ourselves. A strategy often forgotten because it requires an effort from us towards objects, people, or events, and not the other way around: the « it » that must nourish or fill something in us.

We can wait a long time for goods and people to bring us full satisfaction. However, we can practice becoming more aware of the fortune of an instant, a moment, a sharing, or experiencing something in our day that makes us at least OK.

Being satisfied leads us to be content. Today, this has become an insult, a lack of grandeur; it’s preventing oneself from realizing one’s greatness or wonder. But for me, it’s simply about admitting our smallness, taking our place and not seeking another, and making the most of what it offers us.

And for the little that I am eco-conscious (and frankly, I am not at all), it’s also this idea that there can be more quality and satisfaction in « less but maybe better » for our needs. Relearning to be content is also about offering better listening to what we wish for and investing in things (relationships, work, or objects) that we won’t just consume, but that we will nurture and develop towards what seems good to us.

#consumption #desire #wish #contentment #satisfaction #limited #limitedpower #discipline #effort #hypnofighter

Take what is good and right for you.

Be one,

Pank