
Les travaux des sociologues et de la psychologie sociale sur les systèmes et les comportements individuels au sein d’un groupe sont nombreux. Et quand nous prenons le temps d’observer la situation actuelle en France concernant le civisme, cette idée du « vivre ensemble » au mieux semble s’effriter.
Un élément que j’ai d’abord trouvé anodin m’a ensuite semblé psychologiquement significatif. En tant que motard parisien, je circule quotidiennement sur le périphérique depuis 25 ans. J’observe la pratique de l’interfile, qui permet aux motards de rouler entre les voitures à une vitesse maximale de 50 km/h.
Cette pratique fait l’objet de débats et de désaccords, révélant comment chacun interprète les règles pour justifier un comportement individualiste. La règle est simple : une vitesse maximale de 50 km/h entre les voitures et un dépassement de 20 km/h maximum par rapport aux véhicules en mouvement (ce qui est difficile à évaluer).
Si de nombreux motards et scootéristes respectent la règle, certains sont pressés. Ils collent et stressent les véhicules qui les précèdent pour qu’ils se rabattent. Bien qu’il soit compréhensible d’être agacé par une moto qui semble lente devant soi, la règle est claire : il faut prendre son mal en patience.
Cependant, de nombreux motards tiennent des discours virulents, affirmant que ceux qui respectent la règle pour le bien commun doivent céder à leur désir de vitesse, arguant que s’ils ont un accident (fréquent en interfile sur le périphérique), c’est leur problème. Au-delà de cet égocentrisme, ces propos ont des conséquences, car ils présentent un comportement individualiste comme acceptable sous couvert d’une illusion de responsabilité.
Étrangement, ce sont souvent ces mêmes individus qui tentent de s’échapper après avoir involontairement cassé les rétroviseurs des voitures. Si les règles ne nous satisfont pas toujours, elles visent à éviter le chaos. Dans le cas présent, elles protègent les motards moins expérimentés ou plus prudents qui ne souhaitent pas se rabattre et risquer de ne plus pouvoir se réinsérer dans le trafic en raison du flux continu de véhicules.
Si nous construisons un système centré uniquement sur nous-mêmes, nous ne pouvons nous plaindre qu’il ne réponde plus à un « tous ensemble », qui repose sur le principe que le groupe apporte un bénéfice supérieur à l’action individuelle. Il est essentiel de se rappeler nos devoirs communs et de modérer notre narcissisme.
Prenez ce qui est juste et bon pour vous.
Be One
Pank
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Pank’s Reflections / Snapshot #404: The Group and the Individual
Sociologists and social psychology have extensively studied systems and individual behaviors within groups. And when we take the time to observe the current situation in France regarding civic-mindedness, this idea of « living together » for the best seems to be crumbling.
One element that I initially found insignificant later struck me as psychologically meaningful. As a Parisian motorcyclist, I have been riding on the périphérique daily for 25 years. I observe the practice of lane splitting, which allows motorcyclists to ride between cars at a maximum speed of 50 km/h.
This practice is the subject of debate and disagreement, revealing how everyone interprets the rules to justify individualistic behavior. The rule is simple: a maximum speed of 50 km/h between cars and a maximum overtaking speed of 20 km/h relative to moving vehicles (which is difficult to assess).
While many motorcyclists and scooter riders follow the rule, some are in a hurry. They tailgate and stress the vehicles in front of them to make them pull over. Although it is understandable to be annoyed by a motorcycle that seems slow in front of you, the rule is clear: you have to be patient.
However, many motorcyclists make heated statements, claiming that those who respect the rule for the common good must give way to their desire for speed, arguing that if they have an accident (frequent in lane splitting on the périphérique), it’s their problem. Beyond this egocentrism, these words have consequences, as they present individualistic behavior as acceptable under the guise of an illusion of responsibility.
Strangely, these are often the same individuals who try to escape after unintentionally breaking car mirrors. If the rules do not always satisfy us, they aim to avoid chaos. In this case, they protect less experienced or more cautious motorcyclists who do not wish to pull over and risk not being able to re-enter traffic due to the continuous flow of vehicles.
If we build a system centered solely on ourselves, we cannot complain that it no longer responds to a « togetherness, » which is based on the principle that the group brings a benefit superior to individual action. It is essential to remember our common duties and moderate our narcissism.
Take what is right and good for you.
Be One
Pank