Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #376 : Du BJJ en mode MMA

Cet article explore la complexité de l'efficacité du Jiu-Jitsu Brésilien (BJJ) dans le contexte des arts martiaux mixtes (MMA). Il aborde les défis liés à l'application des techniques de BJJ dans un environnement MMA, les raisons de sa sous-utilisation relative et examine les perspectives d'avenir, notamment à travers l'émergence de nouveaux talents comme les frères Rutolo. L'article propose également une réflexion sur la nécessité de repenser le formalisme du MMA pour réintégrer plus efficacement le BJJ.

C’est vraiment compliqué cette histoire d’efficacité du BJJ en MMA. L’ère est passée et maintenant on comprend facilement pourquoi il y a une standardisation de la forme de combat MMA qui, par nature, est complexe. On va chercher des frappes fortes pour abîmer, qu’importe que ça soit en pieds-poings ou juste en poings, on va lutter ou éviter les contacts longs et puis le sol, c’est vraiment soit une suite au contrôle de lutte pour assommer soit un enchaînement après avoir mis un knock-down.

Pourquoi le BJJ est-il si peu employé ? Parce que, à l’inverse de la lutte et de la boxe, ce sont des mouvements trop complexes qui, même si on met une force d’ours, impliquent trop de paramètres et d’incertitude. Si en lutte le but est « simple » : amener et maintenir au sol, en Jiu-Jitsu, la mobilité, isoler un bras, jouer avec la possibilité de perdre constamment sa position et, ou, à l’inverse de la lutte qui va se relever, risque d’entraîner le grappleur dos au sol avec toutes les frappes qui pourraient le blesser.

Alors, je regarde les nouvelles générations comme les Rutolo qui, pour moi, peuvent donner une nouvelle émergence au Jiu-Jitsu dans une arène MMA. Pour l’instant, ils brillent, mais il y a une dépense d’énergie énorme pour passer un brabo ou aller vers d’autres soumissions.

Pour remettre un format BJJ centré sur le MMA, il faut repenser le formalisme du MMA actuel qui, mine de rien, avec les milliers de combats, s’optimise de plus en plus. Si nous avons la forme actuelle, c’est une évolution à la fois technique, réglementaire, du show malheureusement, mais aussi de la dépense d’énergie.

Chercher sans cesse la soumission qui est le cœur du BJJ est réellement trop fatiguant et laisse trop d’éléments non contrôlés. Si un corps vs un bras, une nuque ou une jambe c’est bien dans la théorie, ça ne l’est pas en pratique avec des personnes qui savent éviter les angles dangereux et exploser pour mettre dans des postures complexes pour le grappleur.

S’il y a encore des exceptions de Jiujitsuka performant avec une stratégie BJJ en MMA, s’il n’y a pas une remise en question de comment le rendre à nouveau effectif sur des rounds de 5min dans les cadres que l’on connaît actuellement, il y a de fortes chances que le BJJ soit de moins en moins présent dans la cage.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Martial Reflections of an Hypnofighter #376 : The Future of BJJ in MMA

It’s really complicated this story of BJJ effectiveness in MMA. The era has passed and now we easily understand why there is a standardization of the MMA fighting style which by nature is complex. We are looking for strong strikes to damage no matter if it is in feet-fists or just in fists, we will fight or avoid long contacts and then the ground, it’s really either a continuation of the wrestling control to knock out or a sequence after having made a knock down.

Why is BJJ so little used? Because, unlike wrestling and boxing, these are too complex movements which, even if you put an bear strength, involve too many parameters and uncertainty. If in wrestling the goal is « simple »: to bring and maintain on the ground, in Jiu-Jitsu, the mobility, isolate an arm, play with the possibility of constantly losing its position and, or, unlike wrestling which will rise, risks to train the grappler back to the ground with all the strikes that could hurt him.

So, I look at the new generations like the Rutolo who, for me, can give a new emergence to Jiu-Jitsu in a MMA arena. For the moment, they shine, but there is an enormous expenditure of energy to pass a brabo or go towards other submissions.

To put a BJJ format centered on the MMA, it is necessary to rethink the formalism of the current MMA which, mind you, with the thousands of fights, is optimizing more and more. If we have the current form, it’s a technical, regulatory evolution, of the show unfortunately, but also of the energy expenditure.

To seek constantly the submission which is the heart of the BJJ is really too tiring and leaves too many uncontrolled elements. If a body vs an arm, a neck or a leg it’s good in theory, it is not in practice with people who know how to avoid the dangerous angles and explode to put in complex postures for the grappler.

If there are still exceptions of Jiujitsuka performing with a BJJ strategy in MMA, if there is not a questioning of how to make it again effective on rounds of 5min in the frameworks that we know currently, there is a strong chance that the BJJ is less and less present in the cage.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

Réflexions Martiales d’un Hypnofighter #309 : Le MMA Japonais

Il existe un MMA majoritaire que nous connaissons bien en Occident, notamment avec l’UFC et ses rares concurrents. C’est une forme qui a évolué au fil des années, privilégiant une recherche de victoire round par round, avec un travail en percussion conçu pour plaire aux spectateurs et, par extension, aux matchmakers. On y retrouve une lutte en cage très solide et un jeu au sol qui, au fil des années, ressemble davantage à de la lutte basse qu’à du Jiu-Jitsu Brésilien.

Et puis, il y a le Japon. Les combattants spécialisés en percussion y sont souvent plus engagés, probablement davantage que leurs homologues occidentaux. Beaucoup ne cherchent pas à prolonger les combats : l’engagement est rapide, influencé notamment par la taille de la surface de combat, souvent un ring, bien que Deep et certains événements du Rizin se déroulent en cage. Concernant la lutte, le Japon offre une perspective différente, car la cage y est rare.

On retrouve donc une forme de MMA qui ne prend pas en compte les spécificités de la surface de combat, avec une lutte plus proche du « takedown » pur et dur. Quant au travail au sol, il diffère également : moins de scrambles et davantage de phases en garde ou demi-garde, avec des combattants cherchant activement à contrôler ou soumettre leur adversaire.

Par ailleurs, l’arbitre est bien plus interventionniste qu’aux États-Unis. Si une phase de lutte devient stagnante, il n’hésite pas à ramener les combattants au centre du ring, de même en cas de blocage au sol, bien que cela soit plus rare.

Il y a une recherche marquée de soumission, rappelant ce que l’on observe dans le grappling moderne, notamment dans des événements comme WNO : des combattants qui prennent des initiatives pour soumettre, quitte à improviser des positions afin de maximiser leurs chances.

Le MMA japonais est globalement moins fort que celui des États-Unis, mais il se distingue par son intensité et sa dimension multi-facette. Il rappelle, dans son essence, la période 2000-2005 du Shooto, comme si ce format restait idéal tant pour les spectateurs que pour les combattants.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net

Martial Reflections of a Hypnofighter #309: Japanese MMA

There is a dominant form of MMA that we know well in the West, particularly through the UFC and its limited competitors. This version has evolved over the years, emphasizing round-by-round victory strategies, with striking designed to entertain spectators and, by extension, please matchmakers. It features solid cage wrestling and groundwork that increasingly resembles low-level wrestling rather than Brazilian Jiu-Jitsu.

And then, there’s Japan. Strikers in Japanese MMA are often more committed, perhaps more so than their Western counterparts. Many do not aim for long matches: the engagement is quick, influenced by the size of the fighting surface—often a ring, although Deep and some Rizin events do use a cage. In terms of wrestling, Japan offers a different approach due to the rarity of cages.

This creates a form of MMA that doesn’t account for the fighting surface, with wrestling closer to pure takedowns. Groundwork also differs: fewer scrambles and more phases in guard or half-guard, with fighters actively seeking control or submission.

Moreover, referees are far more interventionist than in the U.S. If a wrestling phase becomes stagnant, they restart the fight in the center, and the same applies to blocked ground phases, which are less common.

There is a strong focus on submissions, reminiscent of what we see in modern grappling, such as in WNO events, where fighters take submission attempts and improvise positions to enhance their chances.

Japanese MMA is generally weaker than its U.S. counterpart but stands out for its intensity and multi-dimensionality. It recalls the 2000–2005 Shooto era, as if this format remains ideal for both spectators and fighters.

Take what is good and right for you.
Be One,
Pank
https://www.passioncombat.net