Réflexions martiales d’un Hypnofighter #61 : Quand l’Administration Étouffe un Style de Combat.

Comme vous le savez sûrement, ma passion pour les arts martiaux trouve son origine dans le Karaté. Pour moi, c’est une discipline aux approches anachroniques de l’entraînement qui offre un moyen de développement physique et mental.

J’ai exploré des styles traditionnels tels que le Shito Ryu et le Goju Ryu, ainsi que des styles plus modernes comme le Kyokushin et le Daido Juku. J’ai apprécié chaque facette que ces différentes périodes de ma vie m’ont offerte. Il est remarquable que Mas Oyama ait pu accomplir peut-être plus que tous les autres sensei avant lui.

Le Kyokushin et ses dérivés comptent parmi les styles les plus pratiqués à travers le monde. Bien que beaucoup en France aient l’impression que l’école Shotokan, prédominante dans le karaté, soit répandue, c’est en réalité spécifique à l’Hexagone.

En observant diverses compétitions et en lisant sur les participants des premiers et seconds championnats du monde de l’IKO, j’ai pris le temps d’étudier les parcours de ces champions. La plupart des premières générations de Kyokushin, tels que Saeno, S. Oyama, Ashihara, Azuma, ont quitté Oyama au début des années 80 pour fonder leurs propres écoles. Le co-fondateur du Kyokushin, Kurosaki, est même parti créer le Meijiro Gym, ce qui souligne l’ampleur du phénomène.

En cherchant les raisons derrière ces séparations, on découvre souvent des problèmes liés à la gestion administrative des écoles. L’exemple le plus intéressant est celui de S. Oyama, qui a non seulement été un combattant, mais également un instructeur ayant propulsé le karaté jusqu’aux États-Unis, à New York. Des anecdotes amusantes subsistent, comme son voyage aux États-Unis quelques jours après avoir réussi son défi des 100 combats. Malgré une blessure, pour ne pas être perçu comme faible, il a combattu avec toute sa puissance contre tous les pratiquants du dojo où il enseignait.

Il expliquait avoir quitté l’IKO (l’organisation de M. Oyama) en raison de l’accumulation croissante de règles et d’interdictions. Un schéma similaire s’est reproduit plus tard, en 2016, bien après la disparition de Sosai, avec Nakamura, le champion des deux premiers championnats du monde IKO.

Pour Kurosaki, il semble que M. Oyama, qui s’occupait activement de la communication publique (grâce aux mythes ultérieurement déboulonnés par Bluming), commençait à politiser excessivement l’organisation, mais avait le mérite de la faire exploser.
Nous sommes conscients que les grands groupes, tels que l’IBJJF qui gère le BJJ, sont confrontés à la difficulté d’intégrer les pratiquants dans des structures réglementaires strictes. Il n’y a qu’à penser qu’il y a quelques années, lors de l’obtention de ma ceinture noire, une ceinture noire de 2e dan/grau devait attester de ma compétence. Ces dernières années, par des décisions davantage politiques et administratives, seules les ceintures noires de 3e dan validées par la fédération peuvent décerner ce grade. Cela entraine une complexité administrative sans intérêt quand on sait que le pratiquant à le niveau.

Nous constatons également des changements dans les uniformes de combat ainsi que dans les règlements, que ce soit en BJJ ou en Kyokushin. Ces évolutions s’éloignent de plus en plus, selon les opinions, des origines et des idées des précurseurs du système de compétition.

Si le Kyokushin n’avait pas connu une telle expansion, si les choses étaient restées plus simples, il y aurait probablement eu moins de scissions et moins de prolifération d’organisations qui, bien souvent, répètent les mêmes erreurs une fois qu’elles ont atteint une taille critique.

Et vous, avez-vous observé l’influence des obligations administratives dans vos pratiques martiales ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One.
Pank Hno

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