Réflexions de Pank / Instantané #367 : La Guerre et l’Acceptable ?

L'auteur dénonce l'hypocrisie des discours politiques qui qualifient les atrocités de la guerre d'"inacceptables" tout en les tolérant de facto. Il souligne la brutalité intrinsèque des conflits, où la volonté de domination et les intérêts économiques et territoriaux priment sur toute considération humaine. Il critique également l'illusion des règles et conventions internationales, souvent bafouées dans la réalité des combats.

Hier encore, l’Ukraine a déploré des pertes civiles, frappée par des missiles russes. Des tragédies similaires se déroulent en Palestine, au Congo, et ailleurs. Nous entendons des déclarations politiques empreintes de termes tels que « inacceptable » et « indignation », alors qu’il s’agit de la guerre elle-même.

Nous avons cherché à édulcorer la réalité de la guerre, qui est l’expression brutale de la volonté territoriale, économique et politique de clans ou de pays cherchant à s’emparer de tout et à dominer l’autre. Il n’y a ni humanisation ni humanité dans la guerre, et rien de ce qui s’y passe n’est acceptable.

Comment peut-on utiliser des mots comme « accepter » ? « Nous acceptons que des bâtiments civils soient détruits, nous acceptons que des populations soient exterminées ou déplacées, nous acceptons la mort d’enfants, mais aussi celle de soldats, parfois à peine sortis de l’adolescence, qui sont broyés ou enrôlés comme enfants soldats. »

Il y a cette notion de « tolérable » : « Oh, tiens, il n’y a eu que 10 morts aujourd’hui, ça va. Regarde, il n’y a pas eu trop de viols, c’est presque une bonne guerre… » Nous sommes hypocrites. Ce n’est pas parce que le Zyklon B n’est pas utilisé à l’échelle industrielle, ce n’est pas parce que nous n’apprécions pas telle ou telle idéologie que nous pouvons accepter, tolérer ou admettre l’inacceptable.

La posture critique de tous les pays qui « gronde » ressemble à un parent qui lève le doigt en disant « ce n’est pas bien ». Mais dès que la guerre éclate, il n’y a plus de lois ni de règles. Les Conventions de Genève ne sont là que pour nous rassurer, pour donner une illusion de contrôle. Qui les respecte vraiment ? Nous-mêmes, qui figurons parmi les cinq premiers vendeurs d’armes au monde, avons-nous, en tant que nation économique, le souci réel d’éviter la guerre et ses atrocités ?

Nous sommes des marchands de mort, mais nous allons publier un communiqué, alors que tout le monde sait que la guerre et les intentions qui la sous-tendent sont toujours sordides et injustes, et que rien de ce qui sera fait ne pourra être normalisé. Seuls ceux qui n’ont jamais vécu la violence peuvent croire que des règles seront respectées une fois les combats engagés. La peur, le stress et la menace constante de mort instantanée submergent tout et anéantissent toute rationalité humaine.

Prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One,

Pank

Pank’s Reflections / Snapshot #367: War and the Acceptable?

Yesterday again, Ukraine mourned civilian losses, struck by Russian missiles. Similar tragedies unfold in Palestine, Congo, and elsewhere. We hear political statements filled with terms like « unacceptable » and « outrage, » when this is war itself.

We have tried to sugarcoat the reality of war, which is the brutal expression of the territorial, economic, and political will of clans or countries seeking to seize everything and dominate the other. There is no humanization or humanity in war, and nothing that happens there is acceptable.

How can we use words like « accept »? « We accept that civilian buildings are destroyed, we accept that populations are exterminated or displaced, we accept the deaths of children, but also those of soldiers, sometimes barely out of adolescence, who are crushed or enrolled as child soldiers. »

There is this notion of « tolerable »: « Oh, well, there were only 10 deaths today, it’s okay. Look, there weren’t too many rapes, it’s almost a good war… » We are hypocrites. It’s not because Zyklon B is not used on an industrial scale, it’s not because we don’t appreciate this or that ideology that we can accept, tolerate, or admit the unacceptable.

The critical stance of all the countries that « grumble » resembles a parent raising their finger saying « that’s not good. » But as soon as war breaks out, there are no more laws or rules. The Geneva Conventions are only there to reassure us, to give an illusion of control. Who really respects them? Do we ourselves, who are among the top five arms sellers in the world, as an economic nation, really care about avoiding war and its atrocities?

We are merchants of death, but we will issue a statement, when everyone knows that war and the intentions behind it are always sordid and unjust, and that nothing that will be done can be normalized. Only those who have never experienced violence can believe that rules will be respected once the fighting begins. Fear, stress, and the constant threat of instant death overwhelm everything and annihilate all human rationality.

Take what is good and right for you.

Be One,

Pank

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