Réflexions de Pank / Instantané #87 : Simplement du confort

Au quotidien, je prends du temps pour réfléchir à la raison pour laquelle je propose des consultations. Je cherche à comprendre comment accompagner au mieux les personnes qui me font confiance. Parfois, la clarté me manque, et je m’efforce d’être précis dans ma perception de la thérapie et dans ce que je pratique.

Depuis plusieurs années, je suis convaincu que nous ne changeons pas fondamentalement en essence, mais plutôt que nous réarrangeons nos éléments constitutifs et trouvons de nouvelles manières de les utiliser. Il se peut que nous développions de nouvelles compétences, mais l’idée d’une transformation radicale vers une personne totalement nouvelle semble davantage contribuer aux récits que nous nous racontons sur nous-mêmes qu’à une réalité concrète.

Je suis conscient que bon nombre de mes collègues ne partagent pas cette vision, la considérant comme une croyance limitante. Je respecte leurs points de vue, et comme je l’ai mentionné dans ma réflexion précédente, cette idée fait partie de mon cadre de travail.  Si mes clients l’acceptent, c’est que cela résonne aussi avec eux.

Ces derniers jours, à travers mes lectures et les formations que j’ai suivies, notamment celles de Patricia Scott sur l’hypnose médicale et de Michael Yapko sur la dépression, je me suis concentré sur une idée précise : peut-être que l’accompagnement à travers des états de transe vise avant tout à procurer du confort.

Je parle ici d’un confort simple, similaire à un « OK » dans le langage de l’analyse transactionnelle. Pas nécessairement quelque chose d’exceptionnel, génial ou merveilleux. J’ai déjà évoqué cette idée par le passé. Cependant, le terme « confort » m’est apparu comme une évidence, surtout dans le contexte de notre discipline, l’hypnothérapie.

Rappelons-nous qu’à ses débuts, l’hypnothérapie était principalement utilisée pour gérer la douleur et les souffrances. Son objectif était d’améliorer la qualité de vie des personnes en situation de détresse. Aujourd’hui, j’en suis arrivé à considérer que mon rôle pourrait simplement consister à apporter un petit mieux, afin d’aider les individus à progresser.

Il ne s’agit pas de fuir ou de s’engager dans des rêveries irréalistes (ce n’était de toute façon pas ma proposition), mais plutôt de se diriger vers un confort supplémentaire. Il s’agit d’apprendre à naviguer dans des eaux troubles sans les éviter.

Peut-être que ma perspective emprunte à mon côté martial qui refait surface avec les années. J’ai cette idée en tête : je veux que mes élèves puissent rentrer chez eux sans être blessés en cas d’agression. Cette notion peut sembler étrange, surtout en comparaison de situations où l’on pourrait avoir été volé ou subi la perte d’un objet précieux. Cependant, notre capacité à développer différentes stratégies nous ouvrira de nouvelles opportunités pour retrouver le bien-être.

Il s’agit de ne plus ressentir d’inconfort face à une araignée, à la foule ou à l’idée de prendre un certain chemin. Il s’agit de retrouver une sensation de tranquillité lorsque nous sommes confrontés à des événements ou des situations régressives, à des traumatismes ou à un stress considérable.

Cela ne signifie pas fuir, mais plutôt retrouver une neutralité qui offre la possibilité d’agir et de prendre des décisions.

Ce qui est intéressant, c’est que, comme tous les praticiens, j’ai commencé mon parcours en ayant en tête des idées de transformations radicales, de séances puissantes et d’expériences intenses. Au fil des années, j’ai découvert que l’extraordinaire semblait se cacher dans l’ordinaire, dans la simplicité.

Il semblerait que tout ce qui était bruyant, tape-à-l’œil, n’était pas en accord avec cette notion d’alignement, dans le sens d’une intégration fluide. Les petites choses, discrètes, offrent souvent ce qui paraît invisible, un peu comme l’oxygène que nous ne remarquons plus et qui pourtant nous maintient en vie.

Quelle est votre réaction à cette idée d’entreprendre une thérapie dans le but simple d’atteindre un état de confort accru ?

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English version :

Pank’s Reflections / Snapshot #87: Simply Comfort

Every day, I take time to reflect on why I offer consultations. I strive to understand how best to support those who trust me. Sometimes, clarity eludes me, and I work to be precise in my perception of therapy and in what I practice.

For several years, I’ve been convinced that our fundamental essence doesn’t change; rather, we rearrange our constituent elements and find new ways to use them. We might develop new skills, but the idea of a radical transformation into an entirely new person seems to contribute more to the narratives we tell ourselves than to concrete reality.

I’m aware that many of my colleagues don’t share this view, considering it a limiting belief. I respect their perspectives, and as I mentioned in my previous reflection, this idea is part of my framework. If my clients accept it, it means it resonates with them too.

In recent days, through my readings and the training I’ve attended, including Patricia Scott’s medical hypnosis and Michael Yapko’s work on depression, I’ve been focusing on a specific idea: perhaps guiding through trance states is primarily about providing comfort.

I’m talking about simple comfort, akin to an « OK » in transactional analysis parlance. Not necessarily something extraordinary, fantastic, or wonderful. I’ve mentioned this idea in the past. However, the term « comfort » struck me as evident, especially in the context of our discipline, hypnotherapy.

Let’s recall that at its inception, hypnotherapy was primarily used to manage pain and suffering. Its goal was to enhance the quality of life for individuals in distress. Today, I’ve come to think that my role might simply be to bring a little improvement, helping individuals to progress.

It’s not about escaping or indulging in unrealistic daydreams (that wasn’t my proposal anyway), but rather moving towards added comfort. It’s about learning to navigate murky waters without avoiding them.

Perhaps my perspective draws from my martial side reemerging over the years. I have this notion in mind: I want my students to return home without harm in case of aggression. This idea might seem odd, especially compared to situations where one might have been robbed or suffered the loss of a valuable item. However, our ability to develop various strategies opens new opportunities for regaining well-being.

It’s about no longer feeling discomfort in the presence of a spider, a crowd, or when considering a certain path. It’s about rediscovering a sense of tranquility when confronted with regressive events or situations, trauma, or significant stress.

This doesn’t mean fleeing, but rather finding a neutrality that offers the chance to act and make decisions.

What’s interesting is that, like all practitioners, I began my journey with ideas of radical transformations, powerful sessions, and intense experiences. Over the years, I’ve discovered that the extraordinary seems to hide within the ordinary, within simplicity.

It appears that everything loud, flashy, doesn’t align with this notion of integration, in the sense of smooth incorporation. The small, the unassuming, often provide what appears invisible, somewhat like the oxygen we no longer notice but which nonetheless sustains us.

What’s your reaction to the idea of pursuing therapy simply to achieve a heightened state of comfort?

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