Réflexions martiales d’un Hypnofighter #64 : Pas de pitié à l’académie.

Un titre aussi percutant pourrait laisser croire que mon dojo est une émanation de Cobra Kai. Et c’est précisément ce que c’est ! Récemment, après une séance d’entraînement à la bagarre avec Guillaume, nous avons évoqué ces hommes qui se montrent un peu trop agressifs envers les femmes pendant les séances. Étant moi-même un de ces gars-là, je trouve que c’est une observation intéressante. Cela m’a rappelé pourquoi je n’éprouve aucune pitié lors de l’entraînement avec les femmes ou les autres. J’ai grandi dans le monde du karaté où le symbolisme du gi et du salut revêt une grande importance à mes yeux.

Lorsque l’on franchit les portes du dojo, notre gi ou tenue de combat symbolise la neutralité. C’est d’ailleurs pourquoi, de saison en saison, je me dis qu’un jour je pourrais simplifier les choses en imposant une seule couleur de gi et une tenue similaire en Luta. Lorsque nous enfilons notre gi et que nous saluons pour débuter le cours, nous laissons derrière nous nos opinions politiques, religieuses, genrées, etc. Cela me pousse simplement à prendre en compte un aspect : le gabarit avec lequel je vais évoluer. Néanmoins, je conserve une approche martiale du karaté : celui qui possède le grade le plus bas donne le niveau d’intensité de son adversaire, au risque d’avoir un retour intense. L’idée sous-jacente est de travailler dans un esprit de coopération et d’intelligence.

Lorsqu’une femme m’invite à un combat ou que je m’entraîne avec elle en randori, je la considère comme une combattante. Elle est une personne qui cherche à me vaincre et à me soumettre, et je vais respecter cette intention et y répondre en conséquence. Personne n’est fragile, et si c’est le cas, normalement après quelques séances, ces individus ne persévèrent pas dans la discipline. Mettre K.O. une femme n’est pas un souci non plus. Toutefois, selon moi, le K.O. doit se faire en visant le corps ou les jambes, pour éviter d’infliger des blessures sévères à l’autre.

Les clés et étranglements, comme avec tout autre combattant, sont recherchés, et s’il y a une situation de danger, on signale martialement que cela pourrait provoquer une douleur réelle ou une blessure (rappelez-vous, on ne parle pas en randori).

L’avantage du Luta et du Bjj, c’est que si nous souhaitons nous investir pleinement dans chaque combat, il est possible de s’orienter vers des thèmes spécifiques lorsque les gabarits ou les niveaux diffèrent trop. Cela permet de focaliser sur des techniques spécifiques, des sorties ou des mouvements. Cela ajoute de la complexité et permet également aux partenaires de donner leur maximum.

Une fois le cours terminé, chacun retourne au monde civil du quotidien. Chacun est ce qu’il souhaite être, comme il le souhaite. Les précieux moments passés lors des séances sont uniques. C’est un monde exceptionnel qui dépend bien sûr de l’académie, des senseis et  surtout des élèves qui y participent. Dans certaines académies, les hommes peuvent se limiter à combattre entre eux, ou bien il y a des catégories de poids inférieures à 80 kg d’un côté et +80 de l’autre. Chacun a sa propre manière d’appréhender les choses, et comme je crois que chaque dojo est unique, une discipline que nous avons adorée en un endroit peut ne pas nous convenir dans un autre.

Dans mon dojo, garder à l’esprit que nous sommes simplement des combattants, réunis dans un esprit de discipline et de dépassement, est essentiel. Peu importe qui vous êtes, vous prendrez et donnerez autant que les autres. Si cela ne vous convient pas, il existe une multitude de dojos qui pourraient répondre à vos attentes. Cependant, cela m’amène à revenir à l’article que j’ai écrit sur mon dojo, ma propre dictature.

Et vous, avez-vous déjà ressenti que les gens vous traitaient différemment en fonction de votre sexe, de votre genre, de votre taille ou de votre poids ?

Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.

Be One.

Pank

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