Nous apprécions nos styles de préhension et nous savons qu’ils sont efficaces lors de combats libres et en défense urbaine contre des novices. Cependant, nous pouvons rapidement nous retrouver dans des situations bloquées avec une grande rétention lorsque le gi est impliqué.
Je n’ai jamais vraiment aimé le gi, même depuis mes débuts. Je venais du Pancrase et je ne comprenais pas l’intérêt d’apprendre à faire des nœuds avec un pyjama pour progresser en combat. Au fil des années, j’ai appris à aimer cet facette pour l’aspect pédagogique du travail en kimono. Cependant, lors des compétitions, je ressens simplement l’envie de frapper le gars qui me maintient dans une position.
J’en ai parlé il y a quelques jours, à un certain âge, le jiu-jitsu peut être réconfortant car le fait de retenir son adversaire permet un contrôle bien plus complexe qu’en Luta ou en MMA. La prise du gi, et surtout les jeux de col ou de manches, empêchent le partenaire de bouger, de s’échapper et parfois même de travailler de manière offensive.
Je crois que c’est à ces moments-là que mon cerveau bloque et ne comprend pas à quoi tout cela sert. Même si Rener Gracie fait des vidéos sur l’utilisation d’un hoodie dans la rue, je ne comprends pas en quoi nous sommes en train de combattre. Nous savons que dès que nous combattons sans gi et avec des frappes, voire même dans les règles de l’EBI, les choses se passent différemment.
Lorsque nous ne sommes pas capables de maintenir un adversaire au sol, c’est la galère, lorsque nous ne parvenons pas à entraîner le partenaire au sol, c’est la galère, et lorsque nous ne pouvons pas saisir correctement ce dernier parce qu’il glisse ou nous tape, c’est la galère. Le jiu-jitsu avec ses saisies et cet accord tacite de ne pas se relever ne correspond à rien dans une réalité de combat. Nous pouvons voir aujourd’hui avec quelle expertise les combattants de MMA parviennent à se relever en utilisant la cage ou simplement en explosant pour changer les dimensions du combat.
Aujourd’hui, je pense que le sol, sans prendre en compte les frappes, est un défaut. Nous devons garder à l’esprit que si nous avons un gi lors de l’exécution des techniques, nous ne pouvons pas laisser nos mains trop disponibles, sinon nous serons sujets à des petites frappes qui, bien qu’elles ne nous mettent pas nécessairement KO, peuvent nous épuiser, nous désorienter et nous blesser. Cette réalité rend de nombreuses techniques en gi caduques.
Même si le patrimoine technique du jiu-jitsu est bien plus vaste que celui de la Luta, le grappling, en raison du manque de grip, est bien plus orienté vers la réalité d’un combat au sol, avec des saisies qui empêchent les frappes et des rythmes qui ressemblent à un combat où certains ne veulent pas rester au sol.
Apprendre à combattre dans le jiu-jitsu sportif actuel n’est pas optimal pour combattre au sol dans des conditions de combat libre. Malgré toutes les qualités développées par le BJJ actuel, il ne forme pas aussi bien que le sambo ou certains styles de grappling des combattants polyvalents. Plus nous devenons techniques en jiu-jitsu sportif dans les années à venir, plus nous risquons de perdre l’efficacité d’un combat au sol performant dans un contexte interstyle.
Travaillez-vous régulièrement avec des frappes au sol ?
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be one
Pank
