Les voyages sont des moments particuliers, des ruptures avec nos habitudes pour nous diriger vers des destinations inconnues, parfois vers des cultures complètement différentes. Il arrive que nous ayons la chance et l’occasion de partir à l’étranger pour nous entraîner dans des dojos. Quel pratiquant ne rêve pas d’aller dans le pays d’origine des arts martiaux que nous pratiquons ? L’Asie est souvent associée au monde des grands maîtres.
Pour les Lutadors et les Jiujitsuka, le Brésil était pendant des années la Mecque de notre discipline. Mais depuis quelques années, l’ouest des États-Unis, et notamment San Diego, attire les plus grands coachs et combattants qui souhaitent faire des affaires. Même si c’est agréable de se rendre sur la côte ouest, on sent néanmoins que l’énergie n’est pas tout à fait la même que dans les académies de Rio ou de Sao Paulo. De plus, vivre dans l’ambiance du Brésil est bien différent des Amériques, qui sont encore assez proches de l’état d’esprit des Européens. C’est encore plus marquant lorsque nous allons en Asie, où les codes ne sont strictement pas les mêmes.
Il y a du positif et du moins bon lorsque nous sommes des Gringos ou des Gaijins. Les locaux peuvent prendre plaisir à nous accueillir et chercher à nous exécuter pour montrer qui sont les maîtres de la discipline. Il y a néanmoins une chose vraiment spécifique dans notre monde de grapplers : la ceinture. Autant lorsque nous avons encore des grades de couleurs, nous n’existons pas. Mais lorsque nous sommes ceintures noires, l’accueil change. Je ne prends jamais mon gi en voyage, car je ne voyage qu’avec un sac à dos. J’ai un short et un rashguard, ou dans des pays comme le Japon, je loue un gi.
D’ailleurs, au pays du soleil levant, j’ai failli me faire virer d’un entraînement. Mais après quelques minutes et grâce à la politesse nippone, j’ai pu obtenir un gi. Lorsqu’on m’a demandé ma ceinture, ma réponse a immédiatement changé l’attitude du professeur envers moi pour le cours. Je n’ai d’ailleurs pas eu à payer la location.
C’est la même chose aux États-Unis, où en participant à un cours d’entraînement le matin avant un séminaire d’hypnose, le professeur m’a demandé mon grade après le cours. Grâce à ce pass, son attitude est devenue encore plus sympathique et il m’a invité à venir gratuitement pendant la semaine où je restais dans la ville.
Le plus amusant a été en Ouzbékistan, où j’ai profité de mon passage dans la capitale, Tachkent, pour voir si je pouvais m’entraîner. J’ai envoyé un courriel et les personnes m’ont répondu qu’il n’y avait pas d’entraînements pendant mon séjour en ville. J’avais passé à autre chose lorsque, 24 heures plus tard, le club m’a contacté pour me dire qu’ils allaient réunir les clubs de la ville et ouvrir l’académie pour moi. Je n’ai pas trop compris pourquoi. Ils sont carrément venus me chercher à l’hôtel. Ensuite, ils m’ont expliqué que j’étais le premier ceinture noire à venir dans le pays. Leur professeur était ceinture violette.
Nous avons vraiment la chance de pouvoir pratiquer les styles que nous aimons, et en plus, lorsque nous voyageons, nous avons un sésame pour rencontrer des gens et partager des expériences aussi intenses que des combats avec des inconnus qui peuvent ensuite devenir des relations vraiment sympathiques pour le reste du voyage.
Partir simplement pour s’entraîner ou profiter du voyage pour pratiquer est une ouverture, en plus d’être une aventure. Nous pouvons découvrir le monde en tenant compte des dojos, et nous savons qu’après quelques combats, nous aurons modifié certains paramètres de notre voyage. Un lieu « connu » comme une salle, des mentalités que nous connaissons grâce aux combats.
Prendre plaisir à rencontrer les autres à travers les dojos améliorera encore davantage votre voyage.
Et vous, vous entraînez-vous souvent en voyage ?
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous. Be one
Pank
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