Une constatation récurrente chez de nombreux combattants, en particulier chez les compétiteurs, est cette envie intense de remporter la victoire, souvent de manière éclatante. Cela sous-entend notre désir de mettre KO ou de soumettre l’adversaire qui se dresse face à nous. Cependant, lorsque nous abordons le contexte de la rue, comme nous l’avons déjà évoqué, la situation diffère quelque peu. Nous comprenons que parfois, asséner un coup décisif ou briser un bras peut nous causer des ennuis, même si nous sommes en réalité la victime de l’agression.
Cette pulsion d’achever un adversaire est assez primitive, relevant de notre besoin de domination absolue sur autrui et du désir de mettre en avant notre supériorité. Pourtant, dans le cadre de matchs ou d’une démarche compétitive, cette attitude, bien que souvent glorifiée par les supporters ou les commentateurs, n’est pas nécessairement la meilleure approche.
Un athlète de MMA qui a pleinement compris cela est GSP. En tant que champion exceptionnel du Québec, il avait élaboré des stratégies de qualité pour conclure ses combats, parfois au détriment du spectacle pour les spectateurs. Car l’essentiel n’est pas le show, même si dans le MMA, de plus en plus orienté vers le spectaculaire, le divertissement et la vente de PPV jouent un rôle crucial. En tant qu’athlète, l’objectif est de préserver sa couronne ou d’occuper la première place dans la compétition.
Comme me l’a dit l’un de mes professeurs d’anglais, seuls les champions sont mémorisés, jamais les seconds. Hier, lors de l’UFC, Sandhagen a remporté un combat contre Fent. Les huées du public étaient audibles. À leurs yeux, le plan de jeu du combattant était trop prudent et manquait de spectaculaire. Cependant, il a dominé son adversaire de bout en bout, un athlète véritablement fort et dangereux. Cependant, cette approche risque de lui coûter cher dans les futurs affrontements. Nous en avons discuté pendant l’entraînement avec l’un de mes camarades, qui m’a confié qu’il participe à des compétitions dans le but de mettre fin au combat, par KO ou soumission, rien de moins.
J’ai rebondi en lui expliquant qu’au niveau amateur, pourquoi pas, cela peut être spectaculaire, faire connaître et mettre aussi de la pression sur les adversaires. Cependant, lorsque le sport devient votre gagne-pain, risquer sans cesse d’achever le combat est difficile, étant donné les risques de contre, la dépense d’énergie considérable que cela représente. De plus, la victoire reste primordiale. Même si votre combat est fantastique, si vous perdez, vous ne serez pas promu pour des titres, mais plutôt pour des spectacles, rarement pour monter dans le classement.
Les natures « finisseuses » ne sont pas nécessairement les gagnantes. Un de mes amis l’a bien compris il y a des années dans le BJJ. Kenji, en participant à des centaines de compétitions de haut niveau, a appris à exploiter à 100 % les règles, les stratégies, les avertissements et les pénalités. Bien que cela puisse sembler étrange pour les « bourrins » de ma génération de jiujitsuka, il est cependant incontestable dans la réalité du combat. Si j’ai remporté les Pan NoGi en 2017, dans mes catégories, c’est précisément parce que, contrairement à 90 % de mes compétitions, j’ai suivi une logique, une stratégie et une approche spécifiques sur ces conseils avisés. Alors que ces combats n’étaient pas ceux que j’aurais souhaités, ils m’ont permis de décrocher un titre majeur en IBJJF.
Il est essentiel de comprendre le cadre dans lequel nous évoluons, et si notre objectif est d’achever l’adversaire à tout prix, alors il vaut mieux se diriger vers des combats de rue. Si nous acceptons les règles du MMA actuel ou des styles de grappling, nous devons composer avec les possibilités qui s’offrent à nous.
Et vous, comment percevez-vous la stratégie ? Comment influe-t-elle sur votre caractère ?
Ne prenez ce qui est bon et juste pour vous.
Be One.
Pank Hno
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